« Les gens ne se rendent pas compte de notre travail » : ces agentes qui nettoient les écoles

Ludmilla Foriasse et Sandrine Rimbault sont agentes d’entretien à l’école publique Jean-Guéhenno de Vitré (Ille-et-Vilaine). Chaque jour, elles travaillent en plusieurs lieux et missions, du nettoyage des locaux au service du midi pour les élèves, et souvent dans l’ombre.

« Ludmilla, tu fais quoi ? Tu fais le ménage ? » Avec toutes leurs casquettes dans la même journée, même les enfants s’y perdent. Ludmilla Foriasse, 52 ans, et Sandrine Rimbault, 46 ans, sont agents d’entretien pour l’école publique Jean-Guéhenno de Vitré (Ille-et-Vilaine). Elles sont surtout polyvalentes, ne ménagent pas leur peine, travaillent dans l’ombre, et pas seulement à faire le ménage.

Douze heures de ménage par jour par école

8 h sonnantes. Ludmilla Foriasse et Sandrine Rimbault se rendent à la médiathèque de Vitré chaque matin. Elles y entretiennent les locaux et font de la médiathèque un endroit accueillant.

11 h 30, direction la cuisine de l’école Jean-Guéhenno. Là, Sandrine prépare les plats « en veillant aux menus sans porc, sans viande, aux allergies. Il faut connaître les enfants et rester discret quand on les voit arriver pour faire signe à la collègue, lui dire qui mange quoi.» Après le service, c’est la plonge qui attend Sandrine « jusqu’à 16 h 30 ».»

En même temps, Ludmilla est au service. « J’encadre, je surveille et j’anime le temps du repas. Les élèves y sont nombreux. C’est bruyant. Ce n’est pas mon moment préféré mais ça va, nos journées sont polyvalentes.»

 

Après ménage et service, Ludmilla rejoint, de 15 h 45 à 16 h 30, les élèves en temps d’accueil périscolaire (TAP) et «c’est moins monotone».

 

16 h 30 : nouvelle et dernière mission de la journée pour les deux agentes d’entretien, et pas des moindres. Après une journée débutée à 8 h, Ludmilla et Sandrine, avec deux autres collègues, attaquent l’entretien des locaux de l’école, soit 1 200 m² à nettoyer et désinfecter quotidiennement jusqu’à 19 h 30, soit douze heures de travail déployées chaque jour pour nettoyer une seule école.

Physique et intense

« Les gens ne se rendent pas compte du travail qu’on fait. Je ne suis pas sûre que les parents sachent tout ce qu’on fait dans une journée», confie Ludmilla pour qui, au final, ce manque de reconnaissance «ne fait pas grand-chose». «Je me sens utile, surtout quand je fais le ménage, pour moi c’est un travail important, qui compte pour les enfants.»

Pour le responsable des services hygiène des locaux Fabrice Rozé, «les méthodes ont bien changé.» «Depuis cinq ans, on a restructuré le service et investi dans du matériel ergonomique pour diminuer le port de charge.» À côté, Sandrine lève les sourcils et arrondit ses yeux : «C’est sûr, c’est beaucoup mieux qu’avant.» Là où les agents devaient porter un seau de dix litres, il n’est rempli désormais que d’un litre «grâce à des produits plus adaptés ».

Ludmilla Foriasse et Sandrine Rimbault sont toutefois unanimes : agent d’entretien reste «un métier physique et intense ».

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