CHU de Grenoble : un homme de 91 ans meurt aux urgences après trois jours d’attente

Un vieil homme de 91 ans est décédé aux Urgences du CHU de Grenoble, la semaine dernière. Il attendait, depuis trois jours, un lit d’hospitalisation en gériatrie. Les syndicats dénoncent, une nouvelle fois, le manque de moyens et de personnel.

L'homme de 91 ans est décédé dans le service des Urgences, sans avoir pu obtenir un lit d'hospitalisation en gériatrie.
L’homme de 91 ans est décédé dans le service des Urgences, sans avoir pu obtenir un lit d’hospitalisation en gériatrie. © Radio France – Jean-Michel Nagat

Il est décédé, sans que sa famille puisse lui dire adieu, puisque les visites des proches ne sont plus acceptées aux urgences, depuis l’épidémie de Covid. Un homme de 91 ans est mort le mercredi 12 avril, après avoir passé trois jours à attendre un lit d’hospitalisation en gériatrie au CHU de Grenoble.

Son pronostic vital n’était pas engagé lorsqu’il a été admis aux urgences. Les médecins évoquent un simple état de confusion aigu lié à son âge mais reconnaissent aussi que cette immobilité, le fait d’être resté si longtemps allongé, a probablement aggravé son état de santé.

Troisième décès de ce type depuis décembre aux urgences

La situation est d’autant plus dramatique que ce type de décès est déjà arrivé au CHU de Grenoble, ces derniers mois. La première fois, c’était en décembre. Une femme de 47 ans avait été retrouvée morte dans les toilettes des Urgences. Elle attendait un lit en psychiatrie depuis trois jours, elle aussi. Dans les semaines suivantes, un autre patient avait perdu la vie dans le service.

"Il manque 120 infirmières et une quarantaine d'aides-soignantes", dit Sara Fernandez, secrétaire générale de la CGT au CHU de Grenoble.
“Il manque 120 infirmières et une quarantaine d’aides-soignantes”, dit Sara Fernandez, secrétaire générale de la CGT au CHU de Grenoble. © Radio France – Jean-Michel Nagat

La mort de ce nonagénaire est donc le troisième décès brutal qui se produit aux Urgences, depuis quatre mois, alors que le pronostic médical n’indiquait pas d’urgence particulière. Cette situation est très mal vécue par le personnel soignant, reconnaît Sara Fernandez, secrétaire général de la CGT au CHU de Grenoble : “Ils ont honte, ils ont peur, parce qu’ils ne peuvent pas offrir ce qu’ils considèrent comme le minimum de soins à offrir aux patients.”

“Mise en danger de la santé d’autrui”

Manque de lits, manque de personnel : les syndicats du CHU sont mobilisés depuis l’été dernier pour dénoncer cette situation avec une grève illimitée, des manifestations, des courriers au préfet, au maire de Grenoble ou encore à l’Agence régionale de santé. “Aucune réponse, disent-ils, n’a permis d’améliorer les conditions d’accès aux soins dans l’agglomération grenobloise.”

C’est ce qui les a poussés à déposer un signalement auprès du procureur de la République quelques jours avant ce drame, pour mise en danger de la santé d’autrui. Ils estiment notamment que “la fermeture des Urgences de Voiron et de la Clinique Mutualiste, la nuit, conduit à un mode de prise en charge dégradé des patients du Sud-Isère”, et pointent du doigt la fermeture de 200 lits au CHU.

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