Savoie : “On ne dort plus la nuit”, des grenouilles au cœur d’un conflit de voisinage à Frontenex

À Frontenex (Savoie) près d’Albertville, les grenouilles de Colette, 92 ans, provoquent des tensions avec le voisinage. La gendarmerie, le maire et maintenant la LPO, association de protection de la nature, sont intervenus. L’affaire prend de l’ampleur.

Les grenouilles de la mare de Colette embêtent les voisins
Les grenouilles de la mare de Colette embêtent les voisins © Maxppp – Catherine AULAZ

De bien grands soucis à cause de bien petits batraciens. Colette, 92 ans se retrouve malgré elle sous le feu des critiques. Des grenouilles ont trouvé refuge dans son bassin, au fond de son jardin de Frontenex, près d’Albertville en Savoie, et les bruits de coassement incessant dérangent les voisins. Ils ont rédigé une pétition et ont fait intervenir la gendarmerie.

“Il y a toujours eu des grenouilles dans le bassin”

C’est au fond du jardin que les petites créatures, au nombre de trois, ont élu domicile, dans un petit bassin vieux de 40 ans. Un bassin construit par le mari de Colette, qui a toujours été, selon elle, occupé par des poissons ou des amphibiens.

Cependant, ce petit havre de paix est loin de l’être pour tout le quartier. Il y a deux ans déjà, des voisins ont signé une pétition, sous la forme d’un courrier. Ils continuent à se mobiliser contre les grenouilles et pour que la retraitée enlève les batraciens de la mare. “La nuit, elles coassent constamment, à minuit, à cinq heures du matin, c’est pénible à force”, raconte un voisin, qui souhaite rester anonyme.

La mare de la discorde à Frontenex près d'Albertville
La mare de la discorde à Frontenex près d’Albertville © Radio France – Brian Nicolas

“Ça commence à aller loin pour trois grenouilles”

Colette indique qu’il faut être tolérant. Elle-même se dit gênée, durant la journée, par le bruit des enfants qui jouent ou des chiens qui aboient : “Je mets la télé, je ne les entends plus… Je ne leur dis rien“. Les batraciens, eux, semblent s’exprimer le plus souvent durant la nuit, ce qui perturbe le sommeil des voisins : “la journée, ça ne me dérange pas, mais moi, je travaille, je me lève à six heures (…) je suis fatigué d’être réveillé constamment toute la nuit.“

Intervention de la LPO pour sauver les grenouilles

Depuis début mai, cette histoire de grenouilles a pris de l’ampleur. Les forces de l’ordre ont rendu visite à la retraitée qui ne réagissait pas aux demandes des voisins. Les gendarmes auraient indiqué qu’un garde-pêche devait intervenir pour évacuer les animaux bruyants. La famille de Colette a refusé l’intervention du garde-pêche pour “préserver cet espace naturel“.

Lundi 15 mai, la LPO a aussi pris les choses en main. L’association de protection de la nature a envoyé un mail à la mairie de Frontenex pour rappeler la loi. Selon le code de l’environnement cité par la LPO, “la destruction, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle et le transport de ces animaux sont interdits”.

La LPO rappelle que le dérangement pour les voisins n’est que provisoire, car “les grenouilles sont présentes dans les mares pendant la période de reproduction, qui a lieu entre février et août”. Et de conclure : “Leurs chants devraient donc s’achever prochainement, avec la migration des amphibiens vers les forêts”.

Colette avec son "dossier grenouille"
Colette avec son “dossier grenouille” © Radio France – Brian Nicolas 

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