Personne n’a oublié Dalida, dont on “fête” les 36 ans de sa mort ce 3 mai 2023. Eclatante et sombre, Dalida fut tiraillée toute sa vie entre des désirs contradictoires: des amours malheureuses et une gloire artistique, où elle donnait le change, incarnant avec aplomb une certaine futilité, parée de paillettes. Découvrez les secrets de sa vie…
Le 3 mai 1987, avant de commettre l’irréparable, Dalida griffonne ces quelques mots : “La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi”. Elle s’installe sur son lit. Un verre d’alcool à la main, elle avale soigneusement une multitude de cachets avant d’éteindre sa lampe de chevet, Saluée tout au long de sa carrière comme la réussite la plus foudroyante de l’histoire du music-hall, l’artiste la plus populaire, la chanteuse la plus programmée, Dalida, pour la première fois de sa vie, s’endort sans laisser de lumière allumée, comme si elle n’avait plus peur de l’obscurité.
Comment celle qui a réalisé avec patience et détermination le rêve qui était le sien de devenir une étoile du showbiz a-t-elle laissé naître en elle le désir de se détruire ? Pourquoi se donner la mort après avoir tant cherché à ce qu’on l’admire ? Dalida s’est érigée en légende, mais elle demeure une énigme troublante.
Quelles étaient les origines de Dalida ?
Italienne d’origine calabraise, Iolanda Cristina Gigliotti voit le jour au Caire, en Egypte, le 17 janvier 1933, Son père est premier violon à l’Opéra; sa mère, couturière, élève ses 3 enfants. A l’âge de 3 ans, la gamine est victime d’une inflammation de l’œil. Elle doit garder un bandeau pendant quarante jours. Au sortir du supplice, elle louche. Dans le quartier métissé de Choubra, on la surnomme “Quat’zieux”. A 21 ans, Dalida arrive à Paris avec une couronne de Miss, un “Itsi bitsi petit bikini” et un strabisme déjà opéré deux fois.
Comment Dalida a-t-elle fait ses débuts ?
Brune incendiaire à la voix suave et au déhanché sulfureux, elle est vite repérée par les manitous de l’époque : Bruno Coquatrix, le patron de l’Olympia, le producteur Eddie Barclay, et surtout Lucien Morisse, directeur des programmes d’Europe n°1, qui en fait sa muse, l’épouse, et l’élève au rang de madone… blonde. Une beauté aux yeux de braise, à la chevelure de soie et au charme envoûtant. “Bambino”, une adaptation réalisée en 24 heures d’un succès italien du moment, est le premier d’une longue série de tubes : “Gondolier”, “Come prima”, “Les enfants du Pirée”, “Darla Dirladada”, “J’attendrai”, “Ciao Amore, Ciao”, Paroles, paroles”, “Gigi l’amoroso” (1974), “Il venait d’avoir 18 ans” (1975), “Monday, Tuesday, laissez-moi danser” (1979)…